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N°005
AUTOMNE 2022
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L'automne est là, et je suis ravie de vous retrouver pour cette cinquième newsletter. Cela fait maintenant un an que je me prête à l'exercice de vous écrire chaque trimestre, afin de vous proposer un temps d'inspiration, de réflexion et, j'espère, d'émerveillement. Un temps posé, attentif, un temps qui construit du lien sur le long terme, aux antipodes de la frénésie d'Instagram, avec son flot d'images, de stories et de "reels". Je vous souhaite d'apprécier cette petite pause.
Pour cette cinquième édition, je vous propose notamment de nous interroger sur la place du digital dans les métiers manuels. Bonne lecture !
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EXPOSITION
INSPIRATION OF KYOTO
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J'ai eu la chance de participer à ce projet avec deux manufactures :
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TERAYASU fabriquant de fils d'or, et KANMAKI entreprise d'impression à chaud.
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J'ai choisi le format vidéo pour rendre compte de cet échange multi-culturel passionnant, de la conception à l'exposition. Cela rappellera des souvenirs à ceux qui sont venus et ravira, j'espère, ceux qui n'ont pas pu se déplacer.
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Photos : Higa Shizuka ©
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RÉFLEXION
TANGIBLE ET DIGITAL : CONCILIER DEUX MONDES PARALLÈLES
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"Dans un monde de plus en plus digitalisé, je suis convaincue que la richesse de demain se trouve dans le savoir-faire manuel. En effet, le geste s’acquiert seulement avec le temps et l’exercice. Un objet, un dessin, un son, … réalisé avec la main possède en lui une valeur inestimable, une vibration unique, une parfaite imperfection."
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Lors d'un échange récent avec des étudiants de l'Institut Français de la Mode, on m'interrogeait sur ces lignes et sur mon rapport au digital. A l'heure de l'Intelligence Artificielle, du metaverse (univers virtuel parallèle orchestré par le groupe Facebook) et des NFT (certificat numérique de propriété), comment vont évoluer les métiers artisanaux ?
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La tendance au virtuel, à l'intangible et aux Gigaoctets va-t-elle s'accentuer de façon exponentielle ? Ou au contraire, un autre mouvement va-t-il s'enclencher en faveur des métiers de la main et de l'humain ?
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J'ai toujours été intéressée par les nouvelles technologies, depuis mon mémoire en architecture (2006), qui portait sur les outils numériques dans la conception architecturale, jusqu'à maintenant.
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Il y a quelques mois encore, je me formais sur un logiciel de modélisation 3D de vêtement, broderie et textile.
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J'apprécie de travailler sur mon site internet, ma newsletter ou encore la création de contenus pour les réseaux sociaux (pas encore prête pour Tik-Tok par contre ...)
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Cependant, mon cœur de métier reste le travail avec la matière et c'est vraiment cela qui me donne du cœur à l'ouvrage. Les textures, la vibration des couleurs, la froideur du métal, la douceur d'un textile, l'odeur d'un cuir, ... Je reste convaincue que la matérialité procure des sensations et des émotions inégalables par rapport au monde virtuel !
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On entend souvent que nous sommes dans une société matérialiste.
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Paradoxalement, notre civilisation reconnaît davantage le monde des idées.
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Le système scolaire d'abord, puis la société toute entière, nous façonne selon un schéma qui place l'intellect, le raisonnement et le langage AU-DESSUS du corps, des émotions et des intuitions.
"Je pense donc je suis". Ne peut-on pas "être" en pensant, mais aussi en faisant, en ressentant, en étant vivant dans un monde matériel ?
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Ainsi, les métiers intellectuels sont bien plus valorisés que les prestations manuelles ou sociales.
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Et même dans les métiers créatifs, le discours, occupe aujourd'hui plus de place que l'objet lui-même.
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Nous sommes donc soumis à une forte injonction : mettre en avant notre histoire, justifier nos choix, afficher une partie de notre vie personnelle, produire des images (en plus de de nos pièces), ... pour alimenter le monde digital.
Et bientôt, devoir gérer notre avatar ?
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Cet été, j'ai été frappée par ces deux projections contradictoires, entendue/lue à quelques jours d'intervalle :
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Je ne sais pas si ces scénarios se concrétiseront.
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Bien qu'ils ne soient pas très rassurants dans un sens comme dans un autre, nous devrons nous adapter. J'aime penser que, finalement, nous sommes plutôt chanceux !
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D'une part d'être artisans/designers, de faire un métier manuel, ou d'évoluer dans cette sphère. Dans une société en quête de sens, et qui va devoir se résoudre à moins consommer, être capable de façonner des objets, des vêtements, du mobilier selon nos idées (ou d'avoir un bon réseau d'artisans locaux) est un avantage certain.
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D'autre part, de disposer aujourd'hui d'outils de communication et d'échange avec le reste de la planète (permettant par exemple de faire une collaboration avec l'autre bout du monde, sans se déplacer).
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Ainsi, je prends le parti d'affirmer mon appartenance à un métier ancré dans une matérialité. Je travaille chaque jour pour perfectionner mes compétences manuelles et innover dans les techniques. En parallèle, j'investis du temps et de l'énergie pour le monde immatériel : du développement de la pensée et de la créativité, jusqu'à la communication sur des supports digitaux (preuve en est avec cette newsletter, qui a nécessité plus de trois jours de rédaction).
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Et vous ? Comment vous positionnez-vous ?
Est-ce des questions auxquelles vous vous sentez confronté(e)s ?
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ATELIER
VISITE RÉELLE OU VIRTUELLE
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Les 9 et 10 septembre, les Ateliers de Paris ouvraient leur portes pour vous faire découvrir le travail et l'univers des résidents. J'ai été ravie de rencontrer certain d'entre vous à cette occasion.
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Pour ceux qui n'ont pas pu faire le déplacement, je vous propose une petite visite virtuelle. N'hésitez pas à jeter un œil aux autres ateliers également !
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Vous préférez le présentiel ?
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Je vous accueille sur RDV toute l'année !
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Si vous avez un projet, une proposition de collaboration ou simplement envie d'échanger, n'hésitez pas à me contacter, en répondant simplement à ce mail.
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Photo : Gabrielle Gayraud ©
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INSPIRATIONS
AU MUSÉE, SUR LE NET OU À LA MAISON
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Il n'y avait pas eu d'exposition sur Schiaparelli à Paris depuis 30 ans ! L'occasion unique de voir en vrai, les pièces d'Elsa Schiaparelli (qui appartiennent à des collections privées) ainsi que les silhouettes actuelles imaginées par Daniel Rosbery, et d'admirer de près le travail des brodeurs de Lesage à Baqué Molinié.
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En complément de l'exposition, qui donne malheureusement peu d'éléments contextuels, je vous recommande cette émission de France Culture sur le sujet.
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J'ai découvert récemment la plate-forme fondée par Anaïs Antonio, et j'ai tout de suite adoré ce projet ! Chaque mois : une playlist, un entretien et des articles d'inspirations inédites.
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J'ai eu l'honneur d'être interviewée en septembre pour partager mon parcours et mon approche créative.
Cela devrait être diffusé avant la fin de l'année.
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J'apprécie beaucoup la démarche de la fondamentale et partage à 100% ses valeurs. Une belle rencontre, un échange riche et inspirant !
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LECTURE
LES DYNASTIES DU LUXE
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Seulement quelques marques de luxe ont traversé les décennies, en s'appuyant sur les liens familliaux : Cartier, Chanel, Ferragamo, Gucci, Hermès ...
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Un livre qui raconte le destin de ces individus, la plupart venus de milieu modeste, qui par leur créativité et leur ambition, sont à l'origine de marques mondialement connues. De générations en générations, ils ont construit des empires et façonné le monde contemporain.
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RDV en décembre pour de nouvelles créations, réflexions et inspirations.
D'ici là, portez-vous bien !
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