INSPIRATION | MADAME GRÈS

Niché derrière la gare Montparnasse, le musée Bourdelle offre un havre de paix et de verdure. L’atelier du sculpteur, conservé tel quel, accueille désormais des expositions, principalement dédiées à la mode.

J’ai découvert ce lieu en 2011, à l’occasion de la rétrospective sur Madame Grès, que je ne connaissais pas alors. J’ai eu un vrai choc esthétique, c’était sublime : ce lieu, le dialogue entre les sculptures et les silhouettes sur Stockman, ces robes aux plissés incroyables.

C’est avec un vrai plaisir que je replonge dans ces photos, ainsi que dans le magnifique catalogue d’exposition pour partager avec vous cette source d’inspiration.

« Je voulais être sculpteur.
Pour moi, c’est la même chose de travailler le tissu ou la pierre »

Germaine Émilie Krebs, dite « Alix », puis « Alix Grès », est née en 1903. Elle voulait être sculptrice mais, cela étant mal vu pour les femmes de l’époque, elle se tourne vers la couture et monte sa maison en 1935 sous le nom de Madame Grès (anagramme du prénom de son mari, Serge).

« Je n’ai rien à dire et tout à montrer. Je ne fais que travailler, travailler, travailler.
Quand je ne dors pas, je coupe. Voilà ma vie. »

Secrète, et acharnée dans le travail, Madame Grès revendique une couture autonome, indépendante des modes et du marketing. Plusieurs décennies durant (de 1930 à 1980), elle se concentre sur la technique et perfectionne tous les détails.

Ces drapés caractéristiques sont réalisés en jersey de soie qu’elle commandait spécialement aux fabricants : 280 cm de large étaient nécessaire pour un plissé de 7 cm fini !

Elle qui détestait coudre, qui haïssait les pinces et les manches montées, et concevait ses robes à même le corps, plaçant toute son expertise dans la coupe.  » Pour chaque collection que je prépare, j’use complètement trois paires de ciseaux. »
Cependant, on ne peut résumer son œuvre aux drapés antiques. Son approche sculpturale lui permettra également d’exceller dans l’art du tailleur,  de réaliser robes et manteaux épurés en lainage et taffetas, notamment à partir des années 50.

Couturière peu connue du grand public, Madame Grès est une véritable source d’inspiration pour sa démarche créative. J’espère que vous avez eu plaisir à découvrir ou redécouvrir son travail.

Pour en savoir plus sur l’exposition : Musée Bourdelle
Pour voir l’exposition en vidéo : c’est par ici

Madame Grès a également travaillé sur la relation entre le vêtement et le bijou, comme on peut le voir dans ce reportage de 1980.


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